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Swiss HIV Cohort Study

& Swiss Mother and Child HIV Cohort Study

Bansi-Matharu et al., Médicaments antirétroviraux modernes et prise de poids

29th June, 2022

Médicaments antirétroviraux modernes et prise de poids: une étude du consortium de cohorte RESPOND.   Lancet HIV

La prise de poids secondaire à la prise de certains médicaments anti-VIH est actuellement un sujet très discuté dans la recherche sur le VIH. En effet, plusieurs études indiquent qu’il existe un lien entre la prise des médicaments anti-VIH ténofovir alafénamide et dolutégravir et la prise de poids. Les résultats des études menées jusqu’à présent sur ce sujet étaient toutefois difficiles à interpréter, car les études n’incluaient qu’un petit nombre de patients et étaient limitées à un seul pays. De plus, dans ces études, le ténofovir alafénamide et le dolutégravir étaient souvent utilisés simultanément, de sorte que l’effet individuel des médicaments antirétroviraux sur la dynamique du poids n’a pas pu être examiné de manière concluante. L’objectif de la présente étude était donc d’examiner l’effet individuel de différents médicaments anti-VIH, y compris le ténofovir alafénamide et le dolutégravir, sur l’indice de masse corporelle (IMC). Pour ce faire, les données de l’International Cohort Consortium of Infectious Diseases (RESPOND) ont été évaluées.

RESPOND est une collaboration multi-cohorte qui comprend les données de 17 cohortes et de plus de 29’000 personnes vivant avec le VIH. L’étude suisse de cohorte VIH (SHCS) fait également partie de RESPOND. Les personnes vivant avec le VIH incluses dans RESPOND depuis le 1er janvier 2012 et âgées de plus de 18 ans étaient éligibles pour l’étude. Afin de déterminer l’effet des médicaments antirétroviraux sur l’évolution du poids, l’IMC a été calculé avant le début du traitement pour chaque médicament antirétroviral, et son évolution a été analysées. Les analyses statistiques ont permis d’identifier les différents médicaments antirétroviraux associés à une augmentation de l’IMC de plus de 7% par rapport à l’IMC calculé avant le début du traitement antirétroviral.

Au total, l’étude RESPOND a analysé les données de 14’703 personnes, dont 7’863 (54%) présentaient une augmentation de l’IMC de plus de 7%. Par rapport à la lamivudine, pour lequel il a été démontré qu’elle ne causait pas de prise de poids, le dolutégravir, le raltégravir et le ténofovir alafénamide était significativement associé à une augmentation de l’IMC de plus de 7%, tout comme un IMC bas avant le début du traitement antirétroviral et une appartenance ethnique noire. Un nombre élevé de CD4 était associé à un risque plus faible d’augmentation de l’IMC. En outre, il s’est avéré que, par rapport à la lamivudine, le dolutégravir et le ténofovir alafénamide restaient tous deux associés à une augmentation de l’IMC de plus de 7%, même lorsque les deux substances n’étaient pas combinées. Cependant, l’augmentation de l’IMC était plus importante lorsque le dolutégravir et le ténofovir alafénamide étaient pris simultanément.

En résumé, l’étude montre un lien entre la prise de dolutégravir, de ténofovir alafénamide et de raltégravir et une augmentation de l’IMC. Ce lien pourrait avoir des conséquences dans la mesure où, dans la pratique clinique quotidienne, le ténofovir alafénamide est de plus en plus utilisé à la place du ténofovir disoproxil fumarate et est souvent prescrit en association avec le dolutégravir. L’étude RESPOND a montré que le ténofovir alafénamide et le dolutégravir sont tous deux indépendamment associés à une augmentation de l’IMC, et que l’ampleur de cette augmentation est renforcée lorsque les deux médicaments sont pris simultanément. Cette prise de poids peut entraîner une résistance à l’insuline, une augmentation du taux de cholestérol et de l’hypertension, pouvant à leur tour causer des maladies cardiovasculaires. Les études futures doivent maintenant examiner si la prise de poids associée aux médicaments antirétroviraux entraîne effectivement un risque accru de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, des données supplémentaires sont nécessaires afin de savoir si le ténofovir alafénamide entraîne effectivement une augmentation du poids ou si son prédécesseur, le ténofovir disoproxil fumarate, présente simplement un effet de suppression du poids qui disparaît lors du passage au ténofovir alafénamide, ce qui expliquerait l’augmentation du poids.

PubMed

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